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CC-CoRDE 
Climate Change,
Commons and Radical Democracy in Europe

Notre travail de "recherche activiste" réalisé en 2022-2023 étant très loin d'être exhaustif, nous lançons une édition 2.0 de CC-CoRDE pour l'année 2023-2024, ouvertes à tous.tes souhaitant partir à la découvertes d'autres pays, d'autres outils, ou approfondir le travail commencé.

 

 Nous avons plein de contacts à partager de personnes déjà rencontrées ou non ! N'hésite pas à nous les demander si ça t'intéresse !

 SI ÇA T'INTERESSE CONTACTE-NOUS SUR LES RESEAUX SOCIAUX DE CLIMATES

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Né au début de l'année 2023, le projet CC-CoRDE consiste à réaliser un tour d'Europe de 4 mois passant par 20 villes réparties dans 9 pays : Italie, Belgique, Allemagne, Danemark, Suède, Croatie, Serbie, Hongrie et Espagne.

 

L'objectif : Rencontrer des acteur.rice.s qui expérimentent des formes de démocratie plus radicales et inclusives dans un but de réappropriation des pouvoirs et des ressources par les citoyen.ne.s.

Le premier voyage a commencé en avril et se terminera en juillet 2023. 

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Le
constat

Urgence écologique

Si l’Accord de Paris (2015) vise à contenir le réchauffement climatique “bien en dessous de 2°C” voire à 1,5°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, les engagements actuels des Etats nous conduisent au mieux à un réchauffement de + 2,8°C en 2100. Mais en réalité, les politiques mises en place nous conduisent vers un monde à +3,2°C en 2100. 

Crise sociale

Depuis 30 ans, les inégalités ne cessent de se creuser à l'échelle mondiale. En 2021, les 10% des personnes les plus aisées détenaient plus de 75% des richesses (2nd rapport du World Inequality Lab, 2021). La participation aux élections est en chute libre et l’extrême droite se renforce dans tous les pays d’Europe.

Déni démocratique

En témoigne le passage en force du gouvernement français de la réforme des retraites, alors même qu’elle suscite la plus grande mobilisation sociale depuis 28 ans. On peut aussi penser aux projets de méga-bassines, conçues pour l'irrigation de cultures agricoles conventionnelles, qui sont un non-sens écologique total et qui ne font l'objet d'aucun débat démocratique. 

La question écologique est systémique. Y répondre nécessite un bouleversement radical de nos pratiques. Il est urgent d'impulser une transformation sociale, féministe et économique de nos sociétés. Il est devenu vital de dépasser le paradigme productiviste sur lequel repose notre économie. Dans ce contexte, la décroissance devient inévitable. Mais pour éviter de tomber dans une “dictature verte”, les transformations doivent être décidées collectivement. Pour cela, il nous semble essentiel de repolitiser les communs et de se réapproprier notre pouvoir d’agir.

 

Pour décroître, il faut avant tout “décroire” (Serge Latouche). Aujourd’hui, de nombreuses alternatives permettant de sortir des visions binaires simplistes “Etat vs citoyens”, “capitalisme vs communisme” existent déjà et donnent à voir d’autres façons de s’organiser en distribuant les pouvoirs et les richesses pour faire de la politique à taille humaine.

 

L'enjeu de notre projet est donc de partager ces initiatives, d’en comprendre les forces et les limites, de découvrir de nouveaux concepts et d’en constater les résultats concrets.

Quels espaces démocratiques permettent de construire une société de la post-croissance ?

Expérimentations ponctuelles ou processus institutionnalisés, initiés par les citoyen.ne.s ou par les institutions publiques, adressant des questions systémiques ou ciblées, ces espaces démocratiques sont multiples.


Ils sont protéiformes et rendent compte de différentes modalités d’articulation entre les institutions publiques et les contre-pouvoirs citoyens selon les territoires.


Pour mieux appréhender la diversité de ces espaces démocratiques, leurs limites, leurs impacts réels et leur complémentarité potentielle, nous avons souhaité aller à la rencontre de différent.e.s acteur.rice.s qui les expérimentent.


Un outil démocratique, qu’il nous a paru intéressant d’étudier pour commencer, est celui des assemblées citoyennes mises en place par les institutions publiques. Sur la thématique du climat, le réseau européen d’étude des assemblées citoyennes climat (KNOCA) en référence plus d’une centaine à l’échelle nationale et locale. Certaines sont actuellement en cours, comme à Berlin et à Bologne, où l’association italienne Prossima Democrazia accompagne sa mise en œuvre suite à une mobilisation d’Extinction Rébellion. Une convention permanente sur le climat à l’échelle de la région “Bruxelles-Capitale” a également débuté en 2023 et des commissions mixtes délibératives rassemblant député.e.s et citoyen.ne.s sont déployées au parlement francophone Bruxellois depuis 2020.


Pour réussir à opérer des changements structurels et influencer l’action publique, des citoyen.ne.s tentent aussi de s’emparer d’outils juridiques. À Hambourg par exemple, nous allons rencontrer les citoyen.ne.s à l’origine d’un référendum communal pour la remunicipalisation du réseau électrique. En 2011, en Italie, un référendum national sur l’eau a permis d’empêcher sa privatisation et a initié d’autres avancées juridiques sur la gestion des communs. Des règlements et pactes de collaboration entre l’administration et les citoyen.ne.s existent désormais dans plusieurs villes italiennes.

 

Qu’il s’agisse de ressources immatérielles ou matérielles comme le foncier, l’agriculture, l'énergie, l’eau ou encore le mode de gouvernance et les “co-activités”, les communs potentiels sont nombreux. Leur réappropriation apparaît essentielle pour s’émanciper des logiques de marché et retrouver de l’autonomie et du pouvoir d’agir. Les coopératives de production d’énergie en Allemagne ou encore la lutte du collectif de travailleur.euse.s ex-GKN près de Florence en sont deux exemples. Ces dernier.ère.s tentent notamment de transformer leur ancienne entreprise automobile en une coopérative avec un projet de réindustrialisation plus écologique.

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Considérant la prise du pouvoir au niveau local comme un enjeu stratégique majeur, le mouvement municipaliste est un autre objet d’étude de ce voyage. Selon le mouvement municipaliste européen (EMN) , le municipalisme “représente une manière prometteuse de construire le pouvoir politique à partir de zéro en remettant en cause la gestion des institutions et en expérimentant des formes radicales de démocratisation et de féminisation du fonctionnement de la politique institutionnelle". Depuis les élections municipales espagnoles de 2015, le mouvement s'est renforcé et diffusé à l’échelle européenne, aboutissant à des prises de pouvoir dans plusieurs villes comme à Poitiers ou Zagreb dernièrement. Le municipalisme ne s’arrête cependant pas au calendrier électoral : “Ce mouvement est en effet à la fois social et politique. Il repose précisément sur cette capacité d’intermédiation, à relier ces deux mondes, à puiser dans la société les forces constitutives d’une communauté politique capable d’opérer une tension constructive sur l’institution publique, avec ou sans représentants à l’intérieur” Elisabeth Dau. Ainsi, nous allons aller à la rencontre d’organisations municipalistes au pouvoir et de d’autres qui se constituent en contre-pouvoir comme dans les villes de Belgrade, Berlin ou encore Malmö. 

 

Avec un fort ancrage local, les initiatives municipalistes se veulent ouvertes sur le monde, connectées entre elles dans une forte logique de solidarité, de partage et d’internationalisme.

Nous approfondirons cette dimension du passage à l’échelle lors de notre passage à Bruxelles où nous rencontrerons celleux qui œuvrent pour une démocratie plus radicale et  pour la réappropriation des communs par les citoyen.ne.s au niveau européen. Les liens entre échelles locales et globales semblent primordiaux pour accélérer la transformation nécessaire de nos sociétés. Nous allons par exemple échanger avec les associations REScoop et Energy Cities qui ont milité pour que le statut de “communauté énergétique” soit inscrit dans le droit européen.

Nous allons aussi discuter avec des membres de la coalition “Citizens Take Over Europe” qui militent notamment pour la mise en place d’une assemblée citoyenne européenne permanente.

Qu’allons-nous faire ensuite de toutes ces rencontres ?

En allant interroger des militant.e.s, des membres d’associations, des chercheur.euse.s, des élu.e.s et membres de l’administration, l'enjeu de notre projet est de contribuer au partage de ces initiatives, d’en comprendre les forces et les limites, de s’approprier de nouveaux concepts et d’en constater les résultats concrets.

Comment suivre nos travaux ?

Vous pourrez retrouver nos enquêtes sous forme d’entretiens, d’articles ou de notes sur le site de CliMates mais aussi sur les sites et réseaux de nos partenaires qui nous ont accompagné.e.s tant dans nos réflexions que dans la préparation de notre voyage : le Green European JournalLa Fabrique Ecologique, le European Municipalist Network, la Fondation Danielle Mitterrand ou encore Remix the Commons et Fréquence Commune.

Nous rédigeons aussi des newsletters à la fin de chaque étape pendant le voyage, vous pouvez toutes les retrouver ici :

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